Venom : Let There Be Carnage - Critique du film et intégration du SSU à Marvel CinéVerse !

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  • Le Lun 29 nov 2021 à 11:30
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Presque un mois après la sortie de Venom : Let There Be Carnage, le recul est désormais pris quant au dénouement du film qui mené à une scène post-générique marquante où Venom semble débarquer tout droit dans l'Univers Cinématographique Marvel. Le temps nous permettra probablement de comprendre comment Eddie Brock a été transporté dans un autre univers, où Venom semble connaître ou tout du moins s'intéresser à Spider-Man. Venom possède-t-il un esprit de ruche Multiversel, qui a par conséquent connaissance de Spider-Man ? Peut-il alors être lié au Venom de Spider-Man 3 ?

À travers ces nouveautés et ces questions, l'Univers Spider-Man de Sony (ou Sony's Spider-Man Universe pour son nom le plus récent) débarque officiellement sur Marvel CinéVerse puisqu'il est désormais relié au MCU. L'univers créé en 2018 par Sony Pictures avec le premier film Venom continuera sa route dès le mois de janvier 2022 avec le mystérieux mais potentiellement prometteur Morbius. Un univers Spider-Man sans Spider-Man était-il viable sur la durée sans lui ? Dès aujourd'hui, les films du SSU sont présents dans la rubrique Films > Univers Spider-Man de Sony. Les futures séries comme Silk seront aussi intégrées à l'avenir. Du côté de l'encyclopédie, les personnages, lieux, objets, évènements et datations seront également progressivement ajoutées. Passons désormais à deux critiques du film Venom : Let There Be Carnage.

Critique de Valentin

Trois ans après la sortie du premier film (et après un certain nombre de conflits entre Sony Pictures et Marvel Studios au sujet de la franchise arachnéenne), Venom est de retour au cinéma, affrontant cette fois un ennemi franchement désigné par son titre, Venom : Let There Be Carnage !

Le concept est toujours le même : Eddie Brock/Venom évolue dans un univers dénué de Spider-Man mais creuse un peu plus l'univers du Tisseur au cinéma en employant des éléments clés de sa mythologie. Suite aux critiques globalement très négatives à l'encontre du premier film, le spectateur était en mesure d'attendre mieux de ce nouvel opus (qu'il soit pour ou non), espérant que le studio ait pris note des retours du public... Ne tournons pas autour du pot : il n'en est rien. Conforté par des résultats au box office plus qu'honorables, la production fait ce qu'Hollywood sait faire de mieux (ironie) : on prend les mêmes et on recommence, puissance dix mille ! Loin de tenter une quelconque rédemption, Sony livre donc une copie honteusement mauvaise. Passons aux détails !

Anne eddie

Le film lance vite son propos (si tant est qu'il y ait un réel propos), profitant de son heure et demie de durée pour ne pas s'apesantir inutilement sur de l'exposition lourdingue : Cletus Kasady, interprété par Woody Harrelson, est très vite introduit et mis en relation avec Eddie Brock. Sur le papier, cette rapide introduction est donc alléchante (d'autant plus si elle permet d'éviter une pitoyable écriture des dialogues) mais, dans les faits, tout cela est tellement précipité que l'on se demande si l'on ne s'est pas endormi les quelques premières minutes (mais non, ce n'est que le début !). Outre cette relation entre Eddie et Cletus, c'est également la relation entre Eddie et son symbiote qui est explorée, source des scènes les plus gếnantes du long-métrage : Eddie est débile et devenue une victime (dans le sens péjoratif du terme), le symbiote étant quant à lui réduit au bouffon de service. Le film revient en effet sur tout le """développement""" du premier opus, dans lequel Eddie parvenait à imposer à Venom ses règles. Ici, Venom est désireux de manger tout ce qui bouge, réclamant du chocolat comme un gamin capricieux que l'on souhaiterait claquer, tandis qu'Eddie se voit dégradé au point d'habiter avec des poules (quelle blague !) dans son propre appartement... Le reste des personnages est transparent et/ou prétexte à des scènes à but humoristique (malheureusement, les buts ne sont pas marqués).

Parlons un instant du jeu : après un premier film où Tom Hardy était en totale roue libre (on pense à toi, l'aquarium de homards !), l'entièreté du casting s'aligne sur la prestation de l'acteur-producteur. Aucun moment de justesse, les acteurs n'ont absolument aucune envie d'être là et aucune conviction en ce qu'ils jouent. L'exploit de Venom : Let There Be Carnage est donc le suivant : il réussit à faire mal jouer des acteurs de prestige comme Tom Hardy, TWoody Harrelson ou Michelle Williams. Outre l'écriture catastrophique des dialogues, les acteurs récitent un texte avec le surjeu le plus grotesque possible (mention spéciale à Naomie Harris dont la prestation se résume à des cris, des cris, du rire diabolique, des cris et de l'ivresse). L'objectif est clair : chacun récupère son chèque à moindre effort et on passe à autre chose !

Shriek

Côté scénario, on frôle le néant. Les motivations de Cletus Kasady sont incompréhensibles, son écriture étant probablement l'exemple des choses à ne pas faire : le personnage est fou, agit comme tel et le reconnaît... mais se trouve étonné d'être mis à mort ? Sa haine contre Eddie sort de nulle part (heureusement que l'animosité de Carnage envers Venom est un poil compréhensible). Tout est ridicule concernant l'écriture du film, à l'image de la transformation de Cletus en Carnage. La temporalité n'a aucun sens, la succession de scènes n'a généralement aucune logique narrative, l'échelle de puissance est aberrante (tantôt le symbiote s'écarte devant un obstacle comme si aucun corps humain n'était à l'intérieur, tantôt le symbiote est sensible aux lames au même endroit ; Carnage a 1000 pouvoirs sortis de nulle part...). Le film n'a par conséquent aucun rythme malgré sa courte durée, le tout passant comme un enchaînement de "moments" tous plus gênants les uns que les autres. En somme, tout n'est que cyclique : Venom veut manger, Eddie refuse, donc le duo se dispute ; Cletus/Carnage est très méchant (bis repetita).

Un mot sur les CGI : toujours plus affreux, dans la lignée du combat final de Venom, même l'incrustation et les textures sur des scènes basiques et sans mouvement ne fonctionnent plus. Le design des créatures est globalement passable (la majorité du temps). Rien à dire de plus, il est inutile de tirer encore plus sur l'ambulance : à l'image de tout le reste, le niveau descend encore d'un cran par rapport au premier film. Un truc gentil ? Il y a 20 ans, ce film aurait pu être beau !

Venom

Pour trouver quelques points positifs (on va essayer), notons une narration visuellement intéressante sur l'enfance de Cletus Kasady (mais narrativement honteuse tant elle essaie d'humaniser un méchant qui n'a rien à sauver) et une première scène de Carnage plutôt cool (même si elle se conclut évidemment dans une bouillie visuelle incompréhensible... pourquoi Carnage crée-t-il des tornades ?). Mais... C'est bien les seules choses que l'on pourrait potentiellement sauver.

En bref, nous ne pouvons que vous inviter à vous tourner vers les comics si toutefois vous souhaitiez apprécier du vrai Venom et/ou Carnage. Quelques points sont empruntés aux comics (Shriek, Ravencroft ou encore Pat Mulligan, futur Toxin), mais tellement anecdotiques ou dénaturés qu'ils ne sont même pas appréciables. N'oublions évidemment pas le Venom blagueur et débile, le Carnage qui ne verse pas une seule goutte de sang et l'absence totale de Spider-Man (...).

Un mot sur la scène post-générique : on y est. Mais qui voulait vraiment cela ? Quelle personne normalement constituée peut être hypée par une telle nouveauté avec un personnage écrit de la sorte ? Qui souhaite encore voir à l'écran un tel Venom, d'autant plus dans le futur contexte esquissé par cette scène ? [Ne tenons même pas compte de l'animosité avérée de votre rédacteur envers cette manoeuvre honteuse de la part de Sony : c'est avec une réelle objectivité que je pose la question. Quel fan peut être décemment content de voir cette post-générique ?]

En bref, ce film est un grand n'importe quoi, qui ne tire aucune leçon du passé et se morfond dans son cynisme en crachant au visage du spectateur. Il est évident qu'aucun n'effort n'a été fait, tant dans l'écriture que le jeu des acteurs. Le studio sert la même m*rde, sans aucune considération artistique ou de respect envers qui que soit (spectateurs, créateurs des personnages ou même les équipes de Marvel Studios). Ce film est sincèrement une honte, un exemple indécent de ce que la pop-culture ne doit pas être (auquel cas les critiques virulentes à son égard n'évolueront jamais)... Le plus triste dans cela, c'est que cette "bande-annonce chaotique d'1h30" pour la scène post-générique fonctionnera au box-office et confortera une nouvelle fois Sony à nous resservir ce plat réchauffé (mais périmé), véritable insulte à l'égard de tout fan des personnages et/ou du MCU. Bonne chance Kevin.

Contenu positif Contenu « négatif »
  • La (courte) durée
  • L'humour
  • Le manque de respect des personnages
  • La prestation des acteurs
  • L'écriture
  • Les effets spéciaux
  • La scène post-générique
  • Le manque de respect au public
Note : 0,5 / 10

Critique de Lucas

Venom : Let There Be Carnage prend la suite d’un mauvais premier opus sorti il y a maintenant 3 ans. Que peut-on espérer ? Peut-t-on faire pire ? Malheureusement … Oui. Venom : Let There Be Carnage n’est qu’un ensemble consternant et irrespectueux qui réduit à néant le peu de positif du premier opus. Andy Serkis envoie donc définitivement le Venom de l’univers Sony à l’abattoir, faisant définitivement de lui une création exécrable et désormais quasiment irrécupérable. Peut-être que oui, à un moment, il ne sera plus possible de faire pire …

D’entrée, Venom est ridicule. Ni plus ni moins. Comme peut-on avoir l’idée de faire de Venom un tel enfant ? Comment peut-on repasser sur ça et le valider ? Le développement Venom/Eddie Brock ne va donc pas dans le bon sens, à l’instar de cette pseudo scène d’affrontement. Cette relation avait le mérite d’être un élément de bonne volonté du premier opus … Ici, les choix scénaristiques et la transcription à l’écran détruisent au bulldozer le peu de travail positif inséré par le passé. Une catastrophe industrielle à l’état pur. Tant de scènes « humoristiques » extrêmement lourdes et lamentables qui ne sont au final qu’une seule chose … extrêmement irrespectueuses pour le matériel d’origine, d’autant plus à l’heure où les développements comics de Donny Cates font rayonner le personnage. Dans tout ça, Tom Hardy reste au final un intrus de son propre rôle. On retiendra néanmoins une volonté de montrer un Eddie Brock brisé, mais d’une façon extrêmement maladroite et gâchée par moments. Dans un contexte plus global avec un éventuel Spider-Man, une éventuelle direction scénaristique intéressante … Le potentiel serait là.

Passons à Carnage. Le dérangement psychologique de Cletus Kasaty est présent. Il est développé de plusieurs manières extrêmement intéressantes et au final, Woody Harrelson est tout à fait capable de le retranscrire. Ne minimisons pas la performance qui est forte, mais là encore bridée et gâchée par l’ensemble du cadre Venom. Il est d’ailleurs grandement dommage que le début du film aille à la vitesse grand V et ne s’attarde pas sur son passé. Celui-ci est expédié via une scène graphique … Comme si celle-ci devait simplement être là pour être là … Oui, elle est nécessaire mais pour autant, elle aurait pu apporter un impact approfondi au personnage. Pourquoi avoir voulu faire un tel démarrage ? La reprise d’entrée de l’intrigue de Venom (2018), à la suite de la scène post-générique, est sacrément déconcertante.

Ainsi, tout n’est pas à jeter chez ce Carnage. Bien que la scène de transmission du symbiote reste fidèle aux comics et offre une première scène d’action avec le méchant qui est forte. Là encore, certains éléments ridicules viennent ternir l’addition comme la « tornade » dans la prison … Au milieu de ce véritable carnage, les ratés et facilités sont alors dix fois plus visibles : où passe le corps de Kasady quand Carnage ouvre son ventre pour laisser passer des balles ? Comment Carnage devient un hackeur informatique ? Au final, Carnage est tout de même le point « le plus positif » du film ... ou le moins raté. Le combat final – ou devrais-je dire l’unique – est globalement prenant et par moments épique, même si le dénouement final est catastrophique. Sortons du pessimisme ambiant pour noter que Carnage est visuellement bien réussi, bien plus « léger » et moins massif que Venom. Peut-être que sa taille peut un peu déranger toutefois.

Du côté des autres personnages, le personnage de Patrick Mulligan (Stephan Graham) est un ancrage terre-à-terre qui fait – et c’est peu dire – un bien fou dans tout ce triste ensemble. Quant à Shriek (Naomie Harris), elle est réduite au rang de simple antagoniste sans le moindre développement intéressant. Triste. Du côté des musiques, nous nous situons sur du passable, sans véritable plus. Au final, Venom : Let There Be Carnage est un exploit. Bien entendu, le film entre dans la catégorie de ce que certains pourraient qualifier de « navets ». Je n’imagine même pas la douleur des plus grands connaisseurs et suiveurs de Venom dans les comics. Mais l’horreur va encore plus loin puisque rien de neuf et de positif n’est introduit et le peu d’éléments constructifs du premier film sont balayés. Une hérésie. Un échec.

Contenu positif Contenu « négatif »
  • Les symbiotes demeurent visuellement réussis
  • Carnage reste relativement passable avec un bon début de développement
  • Le combat final, prenant et intéressant
  • Patrick Mulligan
  • Le manque de respect atroce pour le personnage de Venom
  • Les points positifs de la relation Eddie/Venom du premier film sont balayés
  • Shriek
  • Un dénouement final lamentable
  • Énormément de facilités
  • Un rythme bâclé
Note : 1 / 10
 

Environ un an après avoir affronté Riot, Eddie Brock « cohabite » toujours avec le symbiote Venom. Eddie tente de relancer sa carrière de journaliste d'investigation. Il se rend alors en prison pour interviewer le tueur en série Cletus Kasady. Il ignore que ce dernier est lui aussi l'hôte d'un symbiote, Carnage.

Le film Venom : Let There Be Carnage est réalisé par Andy Serkis et est sorti au cinéma depuis le 20 octobre 2021 en France avec Tom Hardy dans le rôle d'Eddie Brock/Venom, Woody Harrelson dans le rôle de Cletus Kasady/Carnage, Michelle Williams dans le rôle d'Anne Weying, Reid Scott dans le rôle de Dan Lewis, Naomie Harris dans le rôle de Frances Barrison/Shriek et Stephan Graham dans le rôle de Patrick Mulligan.

 

Critique Films Venom : Let There Be Carnage

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