Sortie des 4 FANTASTIQUES : PREMIERS PAS au cinéma : notre critique du film !

  • Par keeper918
  • Le Mer 23 juil 2025 à 18:00
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Découvrez notre critique du film Les 4 Fantastiques : Premiers pas, le nouveau reboot Marvel qui relance les célèbres super-héros dans le MCU. Entre promesses tenues et de légers ratés, notre avis complet.

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Après deux adaptations de la Fox datées des années 2000, sympathiques mais faillibles sans éclat, puis un véritable naufrage en 2015, Marvel Studios avait fort à faire pour redonner ses lettres de noblesse aux 4 Fantastiques. Avec Les 4 Fantastiques : Premiers pas, les attentes étaient multiples : réussir une introduction crédible et engageante de cette équipe fondatrice des comics, relancer l’enthousiasme du public à l’approche d’Avengers: Doomsday (décembre 2026), et surtout retrouver un souffle commercial après l’échec en salles de Thunderbolts*, pourtant bien accueilli par la critique. Le pari était d’autant plus risqué que le film s’ancre dans un univers parallèle figé dans une esthétique rétrofuturiste des années 60, loin du monde des Avengers. Verdict ?

Les personnages : un quatuor dans une alchimie parfaite

Pour commencer, attardons-nous sur ce qui constitue l’un des piliers du film : ses personnages. Chacun des quatre membres de l’équipe a droit ici à un développement véritablement abouti. Nous sommes clairement loin des précédentes tentatives d’adaptation. Chaque membre possède une identité forte, creusée, et leur dynamique de groupe fonctionne immédiatement.

Commençons par Sue Storm, alias la Femme Invisible, interprétée par Vanessa Kirby, qui livre ici une prestation presque irréprochable. Son personnage n’est pas seulement bien écrit, il est essentiel au récit. Elle occupe une place centrale, tant dans la dynamique du groupe que dans l’univers construit par le film. Kirby illumine l’écran avec charisme, force et détermination, tout en laissant filtrer, çà et là, une fragilité plus intime. On pourra toutefois regretter que ces moments de fêlure soient parfois étouffés par une posture trop rigide de « femme forte » qui bride très légèrement l’émotion, mais nous capte tout de même. Mais l’ensemble reste largement convaincant et empreint de respect pour le personnage.

La Torche Humaine, campée par Joseph Quinn, est une excellente surprise. Il incarne parfaitement la tête brûlée séductrice et impulsive que l’on attend, mais lui insuffle en plus une profondeur insoupçonnée. Sous ses dehors provocateurs, Johnny se révèle être une force de proposition constante, avec un esprit ingénieux et une vraie cohérence dans ses choix. Ce personnage, trop souvent résumé à sa flamboyance dans d’autres versions, devient ici un membre à part entière de l’équipe, indispensable et attachant. Le suivre est un plaisir, tant il dépasse les clichés.

Côté Ben Grimm, alias la Chose, Ebon Moss-Bachrach livre une interprétation touchante, bien plus nuancée que les versions précédentes. Le personnage n’est plus la brute colérique ou bourrue qu’on a connue. Il est ici profondément humain, marqué par un mal-être palpable, notamment lié à son apparence. Ce mal-être est pourtant traité de manière un peu inégale : hormis une scène marquante, on reste un peu sur notre faim concernant la façon dont le film met en scène cette souffrance. Néanmoins, Ben constitue un point d’ancrage émotionnel fort, qui permet de garder un lien constant avec le spectateur. Un personnage qui méritera d’être encore approfondi dans les suites, mais déjà réussi dans ses grandes lignes.

Enfin, vient le cas de Reed Richards, joué par Pedro Pascal. Si le choix physique de l’acteur peut surprendre – difficile au premier abord d’y voir le Reed « classique » des comics, même à la fin du film – il livre pourtant une performance de haut niveau. Pascal donne corps à un Reed tiraillé, obsédé par le contrôle, incapable de lâcher prise, et profondément déstabilisé par la perspective de la paternité. On retrouve toutes les facettes du scientifique complexe qu’on attend, même si l’on pourrait regretter une légère retenue dans la folie créative ou le génie incontrôlé du personnage. Il lui manque peut-être cette étincelle d’imprévisibilité, mais l’essentiel est là.

Et c’est là l’un des points les plus forts du film : l’alchimie entre les quatre membres fonctionne à merveille. Elle est immédiate, crédible, solide, et sert le récit de manière organique. On croit à cette équipe, à ses liens, à sa complémentarité. Une réussite majeure, qui donne enfin aux 4 Fantastiques la profondeur et la cohésion qu’ils méritaient.

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Les antagonistes : une grandeur cosmique

Du côté des antagonistes, le film marque un tournant majeur avec Galactus, ici enfin représenté avec la grandeur qu’il mérite. Loin du nuage informe de 2007, il devient une entité impressionnante, dotée d’une voix marquante (facile pour Ralph Ineson), d’un design colossal, et d’une véritable présence. Il ne se contente pas de menacer la Terre : il incarne un équilibre entre terreur et logique, une puissance cosmique aux objectifs compréhensibles, presque inéluctables. Ses apparitions, bien que limitées, suffisent à imposer le respect.

À ses côtés, la Surfeuse d’Argent, incarnée par Julia Garner, apporte un savant mélange entre prestance et menace. Son rôle de Shalla-Bal surprend mais fonctionne, notamment grâce à une alchimie naissante avec Johnny Storm. Le film esquisse son passé et sa relation avec Galactus, sans tout dévoiler. Outre le fait d’avoir une certaine alchimie sympathique avec Johnny Storm, on ne retrouve pas vraiment de justification au choix d’avoir utiliser Shalla-Bal, si ce n’est donc pour se démarquer du film de 2007. On demande à en voir plus sur ce personnage (comme Galactus d’ailleurs), qui sont pour le moment bien introduits, avec un peu de background, mais où il en faudra plus à l’avenir.

Dans l’ensemble, le duo fonctionne parfaitement. La menace est palpable, l’échelle du danger est claire, et cela s’appuie d’ailleurs drôlement bien sur le monde unique et inédit bâti par le film, loin de celui des Avengers (et loin des questions du « qui est où ? » ou « pourquoi les Avengers ne viennent pas ? »). Le film a l’intelligence de poser ces ennemis sans les épuiser, laissant du potentiel pour la suite.

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Une histoire maîtrisée, au rythme parfois déséquilibré

Le scénario de ce film est un sujet vital à mon sens : écrire un film sur les 4 Fantastiques n’a jamais pleinement été réussi jusqu’ici. En parallèle, on connaît les enjeux qui pèsent sur Marvel en ce moment. On sait aussi que cette équipe doit être écrite avec nuance et intelligence, et la plupart des méchants qui forment cette « franchise » doivent aussi répondre à ces caractéristiques (un Galactus ou un Fatalis peut facilement tomber dans des personnages ratés s’ils sont mal écrits — on l’a déjà vécu, d’ailleurs).

Marvel ne s’est par ailleurs pas facilité la tâche avec son choix d’introduire un nouveau monde (Terre-828 en hommage à Jack Kirby), rétrofuturiste dans les années 60. Ce choix se justifie pleinement dans les propos de Feige cette semaine : « Nous ne voulions pas avoir le problème des Éternels du genre “Où étaient-ils, pourquoi n’ont-ils pas aidé contre Thanos ?”.  Nous voulions qu’ils soient à part de notre réalité », mais ce choix devait être réussi sous peine de tomber dans le « bâclé ».

On est sur une réussite à minima globalement, au mieux quasiment générale. D’entrée, le film est très très rythmé et plonge le spectateur dans ce nouveau monde avec une qualité remarquable et un ancrage à ce choix « années 60 rétrofuturiste » très bien maîtrisé. On balaye très bien le sujet du passé de cette équipe et leurs origines, même si plus de contenu n’aurait pas été, à mon sens, de trop (on pense par exemple au personnage de John Malkovich, qui a été coupé au montage).

Ce rythme d’introduction est toutefois à double tranchant. Dès qu’on embraye sur l’intrigue centrale du film, on a le sentiment brutal du « ah, ça y est, ça démarre comme ça ? », c’est un peu rapide, et les plus critiques pourront qualifier ceci de presque téléphoné. Le rythme haletant atteint son apogée avec une séquence fantastique à la fin du premier tiers du film, qui donne toute l’ampleur nécessaire à ces personnages. Et c’est là qu’on entame la seconde partie, où le rythme n’est pas mauvais… mais bien différent. De quoi peut-être perturber le spectateur. La transition est peut-être brutale. D’autant plus au moment où l’on prête au jeu d’un début de course contre la montre (où l’on pourrait croire qu’on va se relancer dans un rythme soutenu), mais qui est interrompu et casse l’entrain.

Finalement, le troisième acte est, à mon sens, plutôt bon… voire peut-être excellent. En cause ? Un dénouement qui n’en est pas totalement un. Quand on sait les difficultés qu’a Marvel à donner une suite rapidement à ses contenus, ça peut être frustrant.

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Le trio gagnant : Réalisation, visuels et musique

La direction artistique du film est tout simplement remarquable. Matt Shakman, déjà salué pour son travail sur WandaVision, confirme ici sa capacité à mêler identité visuelle forte, ambiance singulière et maîtrise du ton. Il parvient à donner une vraie personnalité au film, qui se démarque instantanément du reste du MCU.

Côté musique, Michael Giacchino livre une bande originale puissante, à la fois grandiose et inspirée, avec un thème principal immédiatement reconnaissable. Ce thème accompagne brillamment les moments clés du récit et contribue fortement à l’identité du film.

Sur le plan visuel, c’est un quasi sans-faute. Les effets spéciaux sont soignés, intégrés avec fluidité, et certaines séquences marquent durablement par leur ampleur ou leur beauté. Mais c’est surtout le New York rétrofuturiste des années 60 qui impressionne : un décor audacieux, riche de détails, à la fois nostalgique et inventif, qui sert autant le fond que la forme. L’univers visuel du film, cohérent de bout en bout, s’impose comme l’une des propositions esthétiques les plus abouties du MCU depuis plusieurs années.

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En conclusion

Au-delà de mini-fausses notes, Les 4 Fantastiques : Premiers pas relève un vrai défi avec beaucoup d’intelligence et de créativité. Un bien fou, voire jouissif en salle. Si quelques déséquilibres de rythme et certaines frustrations sur le fond peuvent nuancer l’enthousiasme, le résultat reste excellent. Le film réussit là où tant d’autres ont échoué : il donne envie de suivre ces personnages, de voir leur univers se déployer, et de les retrouver rapidement. Un premier pas pour les Quatre Fantastiques, mais un grand pas pour cette franchise, espérons-le !

Contenu positif Contenu « négatif »
  • Les 4 héros, bien écrits et incarnés
  • Alchimie d’équipe réussie dès le départ
  • Galactus impressionnant
  • Rythme efficace en introduction
  • Direction artistique originale
  • Bande originale somptueuse
  • Visuellement parmi les plus beaux Marvel
  • Traumatismes de la Chose peu exploités
  • Transition entre les actes parfois brutale
  • Début de l’intrigue centrale un peu précipité
  • Le contexte de l'utilisation de Shalla-Bal au lieu de Norrin Radd peu justifié

La note du film :

8,75 / 10

Dans le décor vibrant d'un monde rétro-futuriste inspiré des années 1960, Les 4 Fantastiques : Premiers pas présente la Première Famille de Marvel — Reed Richards/Mr. Fantastique, Sue Storm/La Femme Invisible, Johnny Storm/La Torche Humaine et Ben Grimm/La Chose — alors qu’ils affrontent leur défi le plus redoutable. Contraints de jongler entre leurs rôles de héros et la force de leurs liens familiaux, ils doivent défendre la Terre contre un dieu cosmique vorace nommé Galactus et son énigmatique Héraut, la Surfeuse d'Argent. Et comme si le plan de Galactus de dévorer la planète entière et tous ses habitants n’était pas déjà assez menaçant, la situation devient soudainement très personnelle.

Le film Les 4 Fantastiques : Premiers pas est réalisé par Matt Shakman, scénarisé par Josh FriedmanEric Pearson et Peter Cameron, et sorti le 23 juillet 2025 au cinéma. On retrouve au casting Pedro Pascal dans le rôle de Reed Richards/Mr. FantastiqueVanessa Kirby dans le rôle de Sue Storm/Femme InvisibleEbon Moss-Bachrach dans le rôle de Ben Grimm/La ChoseJoseph Quinn dans le rôle de Johnny Storm/Torche HumaineJulia Garner dans le rôle de Shalla-Bal/Surfeuse d'Argent et Ralph Ineson dans le rôle de Galactus.

Les 4 Fantastiques : Premiers pas Films 4 Fantastiques (univers) Critique

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