Le film BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER est sorti - votre avis et notre critique !

  • Par keeper918
  • Le Mer 09 nov 2022 à 10:00
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C'est le jour J pour Black Panther : Wakanda Forever, un film qui porte tous les risques pour Marvel depuis la disparition tragique de l'acteur Chadwick Boseman en août 2020. Le choix a été fait et assumé par Marvel : l'acteur ne sera pas remplacé et l'univers Black Panther continuera à vivre au sein du MCU. Comment le réalisateur Ryan Coogler a-t-il ainsi géré tout cela ? L'héritage du T'Challa de Boseman passera-t-il sous la responsabilité de Shuri, incarnée par la controversée Letitia Wright. Comment va être accueillie à l'arrivée d'un pilier de l'univers Marvel, Namor, sur grands écrans et à la sauce MCU ?

Au cours d’une année 2022 maussade pour l’Univers Cinématographique Marvel, il y a l’espoir que Black Panther : Wakanda Forever puisse rassembler les foules derrière l’ombre de l’immense et regretté Chadwick Boseman. Disparu brutalement il y a un peu plus de deux ans maintenant, Boseman laisse derrière lui un immense héritage après avoir porté, avec un succès incommensurable, la culture africaine sur le devant de la scène cinématographique et super-héroïque, avec Black Panther en 2018. Quelle suite ? Marvel, Ryan Coogler et le casting ont décidé d’honorer leur Roi avec une suite en son absence, sans recast et portant des thématiques tellement lourdes, avec bien évidemment le deuil, mais aussi celle du rôle des mères. Black Panther : Wakanda Forever est aussi un survivant. Longtemps paralysé et retardé par le deuil, des questionnements, une pandémie, des polémiques et une actrice principale longtemps blessée, on constate dès les premières minutes que Ryan Coogler réussit à mener une symphonie magnifique, toujours aussi humaine.

Dans ce contexte d’absence, l’impératif pour Black Panther : Wakanda Forever est de faire élever à un autre rang des personnages qui n’étaient pas amenés à porter à bout de bras un tel film, ou d’autres qui ne devaient se cantonner qu’à des rôles plus secondaires. Quelque part au milieu de ces deux catégories, on retrouve Letitia Wright dans son rôle de Shuri. Talentueuse, mais au centre de nombreux points de crispation en raison de supposées prises de positions politiques, l’actrice brille comme jamais à l’écran. C’est peut-être malgré elle, mais le parti pris est fort puisqu’assumé ; et réussit tant son personnage évolue à une vitesse grand V et dans sa propre direction bien distincte. À ses côtés, la Ramonda d’Angela Bassett est également formidable dans un rôle difficile où il est nécessaire de passer très vite d’une mère en deuil à une dirigeante forte tenant tête au monde : un sacré grand écart réussi avec brio. Notons également Winston Duke, qui porte son M’Baku, là aussi, un rôle bien fouillé que celui de figurant et Lupita Nyong’o qui apporte une touche d’humanité dans des moments plus sombres du film. Si certains personnages brillent plus que d’accoutumé, signalons aussi ceux un peu plus en retrait : le rôle d’Okoye (Danai Gurira) est juste et touchant mais ne s’avère pas être transcendant, tandis que celui de Riri Williams (Dominique Thorne) déçoit par son manque de singularité. Un fort développement sera nécessaire dans Ironheart l'an prochain.

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Ainsi, se lancer dans un film où le côté protagoniste ne possède pas de personnage qui a été jusqu’à présent une véritable vedette représente un véritable challenge. Bien que chacun jugera de la réussite ou non sur ce point, il conviendra de noter que Marvel choisit face à cela d’augmenter la jauge de risque en introduisant, du côté des antagonistes, un personnage absolument emblématique des comics tout en changeant radicalement ses origines. C’est là qu’entre en scène Tenoch Huerta qui porte un Namor, aussi respectueux du matériel que radicalement changé vers une origine et une imagerie aztèque. Ryan Coogler introduit Talokan, une civilisation toute entière à l’écran avec des visuels sublimes, des justifications très solides et d’entrée, des pistes très intéressantes sur l’avenir. Namor est instantanément un antagoniste marquant, grâce à ses motivations auxquelles il est possible de s’identifier et d’un acting bluffant. Les perspectives d’avenir associées aux Talokanils sont très intéressantes et prometteuses, quelque soit le format que Marvel pourrait choisir.

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Quand on s’intéresse à l’histoire racontée dans ce film, on peut s'attarder aux parallèles avec le premier opus, Black Panther, où le scénario, bien qu’appréciable, manquait de surprise, de cerise sur le gâteau. En réponse, Coogler propose des enjeux bien plus élevés mais toujours aussi politiques. Le début fait sens avec les troubles et incertitudes de notre monde actuel. Les bases sont fortes sur des thématiques géopolitiques très intéressantes, mais ces dernières disparaissent malheureusement un peu trop à mesure que les enjeux atteignent un niveau de tension très élevé et où le sujet se recentre sur les deux camps protagonistes plutôt qu'également au reste du monde. C’est d’autant plus dommageable que le début était prometteur et que le sujet était extrêmement vaste. On saluera une montée en tension formidable qui atteint son apogée dans le second acte du film, là où le troisième acte, lui, manque peut-être un petit peu d’inspiration. Au milieu de cela, si certains choix scénaristiques sont inattendus et surprenants, on se met à imaginer ce que cela aurait pu donner si l’inverse avait été choisi, provoquant quelques petites interrogations. Surtout pour l'avenir du royaume Wakandais. Mais après tout, dans un ensemble aussi captivant, solide et puissant, le diable réside dans les détails.

Pour cadrer au mieux ce qu’est l’essence du film, il faut parler de la place qu’occupe Chadwick Boseman dans tout cela. Le parti pris par les scénaristes est d’offrir un hommage frappant, qui attise notre émotion à des instants précis, tout en étant capable de passer réellement au second plan pendant une large portion du film. Ces choix permettent de ne pas en faire un élément de dépendance pour le long-métrage. C’est à travers cette analyse que l’on peut voir que Black Panther : Wakanda Forever n’est pas simplement un bon film parce qu’il s’efforce de rendre du mieux qu’il peut hommage à Boseman, il est un bon film aussi par ce qu’il propose de marquant. Cet équilibrage est bon mais, pour autant, il peut être mal construit : comme si le résultat n’émanait pas pleinement de la volonté initiale des scénaristes. La cause réside peut-être au sein des choix scénaristiques mentionnés précédemment. Ces derniers prennent au final une place particulière que certains peuvent juger trop envahissante pour être bien traitée ou, à l’inverse, permettant au film d’avoir une bonne consistance pour sa longue durée de 2 heures et 41 minutes.

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N'oublions pas d’aborder également d’autres composantes qui forment l’identité d’un film Black Panther depuis le premier opus. La bande-originale de Ludwig Göransson est absolument exceptionnelle et toujours utilisée avec une justesse remarquable au milieu d’un film où la photographie est, elle aussi, bluffante. Ryan Coogler continue de développer une imagerie mémorable à chaque instant pour ce pays fictif qu’est le Wakanda. Fictif oui, mais bien ancré pour beaucoup d’esprits. Abordons le sujet de la réalisation de Ryan Coogler : elle est toujours aussi propre et travaillée mais certains points peuvent être sujets de frustration avec des scènes de combats rapprochées qui manquent de lisibilité et un combat final où le style de réalisation pourra ne pas plaire à tout le monde. Je suis curieux de voir, sur ce point précis, ce qu’en penseront les fans (dont je fais partie) qui militent pour sa présence derrière la caméra du futur Avengers : Secret Wars. Je suis peut-être un petit peu refroidit par cela.

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En bref, il n’y a pas de doute sur le défi réussi qu’est Black Panther : Wakanda Forever, avec un choix clair et assumé de ne pas recaster Chadwick Boseman ; qui restera à jamais présent au sein de cet univers. Caricaturalement, on peut dire que ce second opus reprend « simplement » la recette du premier film et s’appuie en plus, bien malgré lui, sur un contexte émotionnel qui l’amène plus loin encore. Mais il faut indiquer que l’intrigue en elle-même se révèle être plus forte encore que pour le premier. Plus forte, mais peut-être légèrement moins solide dans son traitement au fur et à mesure que le film progresse. Black Panther : Wakanda Forever est donc un grand jeu d’équilibriste qui ressortira globalement soit au même niveau que le précédent, soit au-dessus. Un grand merci aux acteurs, au réalisateur et aux équipes pour cet immense hommage au Roi Chadwick Boseman. Wakanda pour toujours.

Contenu positif Contenu « négatif »
  • Le trio Letitia Wright (Shuri) / Angela Bassett (Ramonda) / Tenoch Huerta (Namor)
  • Des thématiques fortes et une intrigue solide sans même la question du deuil ; présente pour sublimer, pas pour porter
  • L’introduction d’une civilisation toute entière, Talokan, réussie et novatrice
  • Photographie magnifique et bande-originale de haute voltige
  • Des personnages secondaires très intéressants
  • Quelques choix scénaristiques posent question
  • Manque de structure, et parfois de cohérence dans le traitement de l’intrigue politique
  • Réalisation défaillante pour les combats rapprochés
  • Troisième acte moins inspiré que le second
  • Ironheart (Dominique Thorne) ne se démarque pas
Ma note : 8,75 / 10
Moyenne de Marvel CinéVerse : À venir

Dans Black Panther : Wakanda Forever de Marvel Studios, la reine Ramonda, Shuri, M'Baku, Okoye et les Dora Milaje se battent pour protéger leur nation des puissances mondiales intervenantes à la suite de la mort du roi T'Challa. Alors que les Wakandais s'efforcent d'embrasser leur prochain chapitre, les héros doivent s'unir avec l'aide des Chiens de Guerre, Nakia et Everett Ross et tracer une nouvelle voie pour le royaume de Wakanda.

Le film Black Panther : Wakanda Forever est réalisé par Ryan Coogler, scénarisé par Ryan CooglerJoe Robert Cole et est sorti le 9 novembre 2022 au cinéma. On retrouve au casting Letitia Wright dans le rôle de ShuriLupita Nyong'o dans le rôle de NakiaDanai Gurira dans le rôle de OkoyeWinston Duke dans le rôle de M'BakuDominique Thorne dans le rôle de Riri Williams/IronheartMartin Freeman dans le rôle d'Everett RossAngela Bassett dans le rôle de RamondaMichaela Coel dans le rôle d'AnekaFlorence Kasumba dans le rôle d'Ayo et Tenoch Huerta dans le rôle de Namor le Prince des Mers.

 

Films Black Panther : Wakanda Forever Critique

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